Tu meurs bien avant que ton coeur ne s’arrête, au moment où la flamme de tes rêves vacille et finit par s’éteindre, emportant avec elle la magie de tes aspirations. C’est lorsque tu fais taire ces désirs profonds, ces envies d’explorer, de créer, d’aimer intensément, que la mort commence son œuvre, insidieuse et silencieuse. Tu tournes le dos à ce qui t’animait, comme si les battements de ton coeur n’étaient plus qu’un écho vide, privé de sens. Chaque passion abandonnée devient une étoile qui s’éteint dans ton univers intérieur, laissant derrière elle un vide froid et sombre.
Tu meurs lorsque la raison, trop rationnelle, trop stricte, vient étouffer les élans bruts de ton coeur, ces élans qui pourtant te rendaient vivant. Quand les « il faut » et les « je dois » écrasent les « je veux », tu perds un peu de toi-même. Tu laisses derrière toi les rêves d’enfant, les projets fous, ces idées qui faisaient pétiller tes yeux. Le chemin que tu empruntais devient monotone, pavé de compromis et de renoncements.
Et puis, doucement, tu te perds dans l’illusion. La lumière froide d’un écran remplace celle du soleil qui caressait autrefois ton visage. Tes jours se remplissent d’images qui défilent, de contenus qui capturent ton esprit mais jamais ton coeur. Les secondes, les heures, s’évaporent dans ce néant numérique, où l’âme ne s’épanouit jamais. Ces distractions fugaces volent plus que ton temps : elles te privent de ton essence, de cette énergie vibrante qui te poussait à rêver grand, à vivre pleinement. Tu existes encore, mais déjà, tu ne vis plus vraiment.
Vivre, ce n’est pas simplement le souffle qui anime tes poumons, ni les battements réguliers de ton coeur. Ce n’est pas le simple fait de traverser les jours comme on coche des cases sur un calendrier. Vivre, c’est bien plus profond. C’est cette étincelle qui jaillit quand tu fais ce qui te passionne, cet éclat dans ton regard quand tu poursuis quelque chose qui te dépasse, quelque chose qui nourrit ton âme.
C’est dans ces moments où tu es pleinement présent, où ton esprit, ton coeur et ton corps vibrent à l’unisson, que tu touches à l’essence même de la vie. Vivre, c’est ressentir la chaleur du soleil sur ta peau, entendre le murmure du vent dans les arbres, frissonner devant une œuvre qui t’émeut, ou laisser ton coeur battre au rythme d’une émotion si forte qu’elle te coupe le souffle. C’est dans ces instants que tu te sens entier, connecté à quelque chose de plus grand que toi, à l’univers, à l’infini.
Mais cette vie-là, celle qui te fait vibrer, n’est jamais donnée. Elle demande que tu t’engages, que tu te battes pour elle, même quand c’est difficile. Elle te demande de croire en toi, de croire en tes rêves, même quand tout semble les contrarier. Car ces choses qui illuminent ton chemin ne sont pas des luxes ; elles sont ta raison d’être. Elles sont les trésors qui te rappellent pourquoi tu es ici, sur cette Terre, pourquoi tu continues malgré les épreuves.
Alors bats-toi. Bats-toi avec toute la force de ton âme pour préserver ces choses précieuses, pour faire fleurir ces graines de sens dans ton existence. Protége-les comme on protège une flamme vacillante dans le vent, car c’est en elles que réside la véritable essence de la vie. Sans elles, tout s’efface, et ce n’est qu’une existence inerte qui subsiste. Mais avec elles, chaque jour devient une chance, chaque instant une célébration de ce que signifie être vivant.