Dans notre vie, nous sommes inconsciemment souvent amenés à résister aux émotions qui nous traversent. On met un voile sur la tristesse quand elle frappe à notre porte, ne sachant pas quoi faire d’elle. On ravale notre colère parce qu’elle est mal vue, parce qu’on nous a appris qu’il fallait être sage, poli, maîtrisé. Et puis on court après la joie comme si elle était le seul but, le Graal absolu. Mais la vie, c’est pas ça. C’est une immense marée, avec des vagues de toutes tailles, de toutes forces. Et chaque émotion est une vague indispensable. S’abandonner et surfer sur ces vagues, c’est accepter pleinement ce qui est, sans jugement, sans blocage, en laissant la vie nous traverser..
Chaque émotion, une couleur sur la toile de notre existence
Imagine un instant que la vie, c’est une grande toile en perpétuelle évolution. Chaque émotion y pose sa couleur, sa texture, son intensité. La joie éclaire la toile avec ses éclats lumineux, la tristesse y ajoute de la profondeur, la colère dessine des traits puissants, et la peur crée des ombres qui donnent du relief. Si on cherche à gommer certaines couleurs sous prétexte qu’elles nous dérangent, c’est tout l’équilibre de l’œuvre qui se casse la figure.
Laisser les émotions exister
Il est facile de penser que certaines émotions sont indésirables, mais c’est précisément leur présence qui donne sa richesse à la vie. Si la joie était la seule émotion jouée, la vie serait monotone, dépourvue de profondeur. C’est dans la diversité des émotions que la vie trouve son rythme, son énergie. La douleur et la souffrance ne sont pas des ennemis à fuir, mais des parties intégrantes de la vie, qui nous permettent de grandir, d’apprendre et de ressentir pleinement l’expérience humaine.
S’abandonner à la palette des émotions, ce n’est pas se laisser happer, ni se noyer dedans, mais juste apprendre à les voir, à les laisser vivre. Plutôt que de fuir la tristesse, pourquoi ne pas l’accueillir comme un moment de pause, un temps de repli nécessaire ? Plutôt que d’étouffer la colère, pourquoi ne pas l’écouter ? Elle a peut-être un message à nous faire passer, un truc qui ne colle plus et qu’on doit changer. Et la joie ? Elle n’est pas un objectif final, c’est une teinte qui vient et repart, jamais figée.
Peindre sa propre œuvre
Accepter toutes les émotions, c’est laisser notre toile se remplir complètement, sans zones blanches, sans fausses notes. Une belle oeuvre, ce n’est pas une toile toute lisse et uniforme, c’est un mélange de nuances, de contrastes, d’accidents heureux.
Alors au lieu de vouloir tout contrôler, lâchons prise. Laissons-nous surprendre par ce que la vie nous balance, accueillons les couleurs qu’elle nous envoie. Parce qu’au final, c’est ça qui rend notre peinture unique, vivante, vibrante.